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Les
hommes et les femmes se plaignent, la plupart du temps,
de ne pas disposer d'assez de temps. Le syndrome de
manque de temps est les contraintes imposées produisent
l'agitation, le stress, les veuleries et différentes
maladies psychosomatiques. Rare sont ceux qui peuvent y
échapper. Parvenir au succès ou échouer signifie, en
clair, que l'on est ou non parvenu à maîtriser la
gestion du temps. Le sentiment du temps est étroitement
lié au sentiment d'existence associé à l'anticipation
plus ou moins consciente de la mort : nous allons mourir
parce que le temps s'écoule irréversiblement.
Cette configuration du temps peut être appréhendée par
le temps mécanisé des horloges qui demeure homogène,
découpé, mesurable, rationalisé de façon
bureaucratique.... Vivre au rythme des horloges ne peut
se faire qu'en décomposant le temps en fragments de
priorités que l'on tente avec une volonté,plus ou moins
affirmée, de tenir jusqu'au bout. Cet effort produit
incontestablement son efficacité mais elle produit aussi
une sorte de robotisation de la personnalité. Il s'agit
d'une conséquence incontournable de la standardisation
et de la massification.
La motivation et l'enthousiasme sont des vertus qui
demandent d'être vécues par une volonté intérieure et
non d'être imposées sous forme de contraintes
extérieures. Aussi un management standardisé et normatif
est-il une inadéquat? Il faut passer la vitesse
supérieure de l'efficacité. Celui qui ne vit pas en
lui-même, mais plutôt accroché à une organisation
technocratique finira par se détacher de sa force
créatrice et de son authenticité. C'est ainsi que l'on
finit par vivre dans un temps qui ne nous appartient
pas. Bref, si le temps ne nous appartient pas, cela
signifie que nous cessons d'être nous-mêmes. Le temps
est une réalité intérieure, nous constituons notre
temps, notre ultime vérité.
Vivre son temps de façon inverse c'est aller contre la
nature des choses et contre toutes les évidences
élémentaires. Mais n'interprétez pas ce court détour
philosophique comme parade pour échapper au sujet.
Continuons le fil de notre raisonnement. La plupart des
questions plus au moins obsessionnelles sur le temps ne
sont que des problèmes d'authenticité. Voici deux
questions fondamentales. Comment devenir le plus fidèle
reflet de ce que nous sommes ? Que faire pour vivre
harmonieusement avec le temps au lieu de lutter contre
le temps des horloges ?
Croire que les problèmes du temps peuvent être réglés
uniquement par le biais de la rigueur organisationnelle
constitue une grande erreur de jugement. Le stress nous
harcèle dès que l'on cesse de donner un sens a notre
vie. Là se situe la différence entre l'homme ordinaire
et l'homme habité par la maîtrise du temps. Pour le
premier, le travail se situe en dehors de l'intérêt
central de sa vie, quant au second, il articule sa vie
autour du travail pour que celui-ci devienne partie
intégrante de son existence.
Si vous choisissez cette voie, les difficultés avec le
temps disparaissent d'elles mêmes. C'est sur une telle
attitude mentale qu'il faut greffer les techniques de la
gestion du temps. C'est la seule voie produisant un
résultat satisfaisant aussi bien pour nous que pour
notre efficacité, sans oublier notre entourage.
Comprendre la notion du temps diminue la pression
exercée par le temps. La maîtrise du temps découle de
non décision, de nos attitudes, de notre vision du monde
et non de ce que l'on peut appeler une super
organisation maniaque. Pour que le temps puisse être
vécu dans toute sa splendeur nous devons le vivre dans
ses trois dimensions : le passé, le présent et le futur.
Le passé produit le présent, faut-il encore de
l'approprier, lui rendre son utilité.
Si le passé reste déconnecté" du présent il demeurera
inutilisable, sans valeur. Quant au présent, lorsqu'il
est authentique, il est vécu sous forme de vigilance et
de conscience d'exister. Il engendre des symptômes tels
que : la peur, l'incertitude, la liberté, le pourvoir de
décision... Il est au coeur de l'action et du courage
des convictions. Ce vécu du présent ne signifie ni
l'engourdissement, ni l'inaction, ni l'apathie, ni la
lâcheté. Le présent authentique est intimement attaché
au passé qu'il accompagne dans sa marche vers le futur.
Si ces trois notions du temps font chacune bande à part,
notre vie sera fragmentée et par la même, moins
conséquente.
Sans que l'on s'en rende compte le futur est le fruit
d'une mémoire projetée, en réalité il ne marche qu'en
reculant.Lorsque le futur est authentique et cohérent il
relève du possible et engendre la flexibilité. Mais la
notion du futur peut être littéralement verrouillée,
bloquée sans la moindre ouverture, vide ou dépourvue de
sens. Ce sentiment conduit à une impuissance d'action
sur l'avenir, à une inefficacité généralisée. Le futur
ne peut prospérer sans avoir un lien organique avec le
présent, faute de quoi il deviendrait générateur
d'illusions cruelles.
Par Yves JAUCYER |
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